Depuis longtemps j'avais envie d'aller visiter l'Ile de Beauté. Mais je n'avais jamais pris le temps de vraiment creuser. Et puis début juin, j'ai eu envie d'une pause, et la Corse s'est imposée naturellement.

Des billets d'avion pas trop chers pour Calvi, retour par Ajaccio. Un regard sur la carte : cool, tout peut se faire à pied ou en train, pas besoin de voiture. Pour le logement, hôtels et campings étaient trop chers et/ou trop loin et/ou collés à la route nationale hyper fréquentée qui traverse toute la ville parallèlement à la plage (le gros piège à Calvi, pleins de locations sont situées sur la route). La location est vite apparue comme le moyen le plus économique. Après quelques visites sur Homelidays et Abritel, et en patientant jusqu'à 5 jours du départ, j'ai trouvé une super promo pour un petit appart dans la pinède, à 2 minutes de la plage et 10/15 minutes du centre à pied. Top!

 Alors?

La Corse est belle, très belle. Des paysage splendides, une faune et une flore préservées, des couleurs magnifiques. J'ai quand même loué un scooter 3 jours pour silloner les petites routes et visiter les villages de Balagne, accrochés dans les montagnes et inaccessibles sans moyen de locomation (pas de bus, nada!). Le moyen le plus économique mais aussi le plus rassurant pour rouler sur les routes étroites. Enfin pour moi. En voiture, c'est sur, pleins de fois je ne serais pas montée ou je serais restée coincée sur la route, incapable de manoeuver! Et le bonheur de rouler toute seule avec les papillons, les oiseaux qui chantent, les chèvres, les impressionnants milans royaux qui planent dans le ciel. Le nez remplis des merveilleuses odeurs du maquis. Sans personne sur des kilomètres. J'ai adoré Calvi et son arrière-pays, le port et la citadelle avec de superbes couchers de soleil. Et la cuisine corse!

Ajaccio par contre, je ne suis pas fan. Les Bonaparte à tous les  coins de rue, ça me stresse à la longue! Mais le voyage en train entre Calvi et Ajaccio : un pur moment de bonheur. Surtout la partie Calvi/Ponte-Lecchia, la plus pittoresque, dans un vieux train avec un controleur qui annonce les stations, ouvre la porte et vend les tickets à chaque arrêt. Après, entre Ponte-Lecchia et Ajaccio, c'est à bord d'un TER "panoramique" moderne : moins glamour, mais il permet de profiter de paysages à couper le souffle. Un conseil : ne pas lambinez si vous voulez une place assise. 

L'autre belle surprise : des rencontres avec des personnes adorables, amoureuse de leurs métiers. M. Cazanova (ça ne s'invente pas!) qui a tout plaquer pour vendre des jambons qui fondent dans la bouche sur le marché d'Ajaccio. Des producteurs d'huiles essentielles bio installés au milieu du maquis entre Calvi et l'Ile Rousse, au bout d'un improbable et magnifique chemin. Et cet incroyable monsieur "du continent", clinicien du meubleinstallé en face de l'église des marins d'Ajaccio, qui répare tout (y compris les meubles Ikéa, même si ce n'est pas sa tasse de thé). Même le pêcheur d'Ajaccio a fini par taper le discute parce que j'étais de Paris et Bretonne. Sans le "et", c'était pas gagné! 

Si vous avez envie de zieuter des beauc paysages et du soleil cliquez sur la photo. Elle renvoie sur un diaporama avec parfois des photos en double voir plus...j'ai pas pu trier...Et en même temps, vous pouvez lancer la musique du groupe l'Alba, juste en dessous, découvert dans la cathédrale de Calvi. Chair de cocotte assurée. Malheureusement, pas de bonne vidéo du concert alors je mets une vidéo. Elle peut surprendre, un peu sombre et oppressante je trouve personnellement. Mais c'est aussi ça, mon ressenti de la Corse : un côté lumineux et vivant - un côté ténébreux parfois inquiétant et oppressant. 

Après nomade à Paris, me voici pour quelques jours encore, nomade au Maroc. Le pied!

J'avoue, j'ai hésité avant de poster à ce sujet : peur de ce que les autres penseront, des jugements éventuels. Je vous épargne la liste de tout ce qui m'est passé par la tête, ça va vous saoûler et moi aussi.

Je reviendrai tout bientôt vous raconter ce qui m'a amenée au Maroc en novembre : un nouveau séjour génial dans le désert. Que j'ai décidé de prolonger par une semaine à Ouarzazate, pour continuer à écrire et à travailler dans le calme. Adepte du moofing, pourquoi pas le vivre à l'étranger quand l'occasion se présente; au lieu de le vivre à Paris, dans le bruit et la pollution?  J'avoue que le fait de ne pas encore avoir ma maison pour le moment m'a aidée à passer le cap de la culpabilité : payer une location à Paris ou rester une semaine de plus ici, le choix était assez facile à faire!

Alors pourquoi je poste quand même à ce sujet? Parce que j'ai décidé d'assumer mes choix et mon mode de vie : je suis une nomade, c'est mon fonctionnement profond, celui qui contribue à mon équilibre. Pourquoi en aurais-je honte? J'ai beaucoup travaillé sur moi, beaucoup travaillé tout court pour en arriver à vivre de plus en plus en fonction de mes envies et de qui je suis vraiment; alors pourquoi le planquer!?

Aujourd'hui, j'ai compris que ces moments de retraite, hors de mes repères habituels, "ailleurs", étaient nécessaires à mon équilibre. Avant, je culpabilisais, me disant qu'en fait, je fuyais mon quotidien et mes responsabilités; que j'étais immature; que je vivais "hors du temps", "hors des réalités", et que je finirais par le payer cher. 

En vendant mon appartement "de mon ancienne vie", devenu trop grand et trop cher pour moi, je percute que j'ai aussi mis en place les conditions pour me permettre de vivre ce mode de fonctionnement sereinement. Je n'ai plus besoin que d'une petite maison aujourd'hui, un point d'ancrage qui ne soit plus une charge, duquel je pourrai rayonner comme j'ai envie; en embarquant simplement ordinateur et cahier dans mon sac à dos.

J'ai aussi enfin admis, que ces moments étaient nécessaires à mon travail et à mon évolution personnelle. Partir me permet encore plus de prendre du recul, de me poser. Alors, mes différentes compréhensions et expériences se décantent et petit à petit, le fil conducteur entre tous ces éléments se dessine. Les pièces de puzzle s'assemblent, presque sans forcer.

Et je m'enrichis aussi de ces différents moments loin de mes référentiels habituels. Je dépasse des peurs et des blocages sans même m'en rendre compte. Cette fois-ci par exemple, je suis ravie et très fière de me rendre compte que je suis ici (presque) comme un poisson dans l'eau. Taxi collectif pour me déplacer, boulot en terrasse de chez Das Habous en plein centre même si je suis la seule femme attablée, ballade en voiture : ma ken mouchkil!

Bon, cette fois-ci, j'avais en plus prévu une petite virée en bus à Marrackech. Mais de retour du désert, je n'avais plus trop envie de crapahuter et puis j'ai eu peur de rester coincée au col de Tichka, et de ne pas pouvoir rentrer de Marrakech. Et de fait, depuis dimanche, il neige sur les sommets de l'Atlas. Bien contente de m'être écoutée! 

Photos Thalie

De retour depuis une semaine, c'est comme si je n'avais pas fini d'attérrir. Après un printemps et un été denses, ces quelques jours dans une île superbe, m'ont permis de souffler. Soleil, ciel et mer bleus, eau chaude, scooter pour sillonner les routes quasi désertes à mon rythme...tout était réuni.

Pendant ces quelques jours, des compréhensions importantes que j'ai essayé de mettre en application. Telles que vivre pleinement au présent, qui permet de laisser la place à la joie et la gratitude qui nourrissent, en lieu et place du pessimisme et de la rumination qui détruisent. Et me questionner aussi sur mes envies, mes vraies envies, que je ne me suis jamais autorisée à écouter, encore moins à vivre. Autant de pièces d'un puzzle qui s'assemblent, comme ça, mine que rien.

Je reviendrai vous en parler, doucement, quand j'aurai trouvé les mots justes. 

Je vous laisse avec des photos de ciel, prises quelque part entre Athènes et Amsterdam, que je trouve hallucinantes. Des ponts et des routes suspendus dans le ciel, le soleil qui brille sous les nuages... autant de beaux symboles.

Je suis restée scotchée à mon hublot pendant de longues minutes à admirer ce beau cadeau de la nature.

Pendant la grisouille de juillet, j'ai replongé avec délice dans mes photos de voyage, retrouvées il y a quelques semaines. Elles étaient enfermées depuis 2 ans sur le disque dur d'un ordinateur, malencontreusement noyé par un verre d'eau.

Des photos notamment d'un voyage dans les Cyclades, ces îles grecques splendides que je révais de découvrir depuis des années. J'en suis revenue avec des toits bleus, des murs blancs, des monuments, des paysages, du soleil, des  sourires, des salades grecques pleins la tête. 

Mes premières vacances "sac au dos", parce que la valise pour crapahuter d'île en île, de ferry en ferry, c'est pas le plus pratique.

Le premier voyage aussi avec en poche seulement un billet d'avion aller-retour, le billet de ferry pour la première île, Santorin, et la première nuit d'hôtel au port du Pirée, pour attendre sereinement le départ du bateau. 

La première fois enfin, où j'allais oser me risquer, le dernier jour, à rentrer seule sur Athènes pour profiter de l'avant-dernière journée, pendant que mes copines restaient plus longtemps sur Mykonos.

La première vraie Aventure, celle qui m'a fait dire en rentrant : je peux voyager sac au dos et envisager de voyager seule.

Voici quelques souvenirs de ce magnifique périple de 15 jours :

- la somptueuse ile de Santorin, un bijou à sillonner en quad. Logement exceptionnel à Nefeli Homes, dans un appartement moitié troglodyte, avec une vue à coupée le souffle...un enchantement;

- la calme Naxos, une île toute verte et sereine;

- la jolie Mykonos, un peu trop "jet setteuse" par endroit. Avec, au large, l'île "musée à ciel ouvert" de Délos, qui ramène les visiteurs direct au VIème siècle avant J.C;

- et puis enfin Athènes, l'Acropole, le Parthénon, les jardins, les petits restos...

Un vrai coup de coeur que ce pays. Me replonger dans les photos me donnent l'envie d'y retourner très vite, découvrir d'autres facettes.

Salam halikoum de Ouarzazate où depuis 2 jours, je savoure mon retour au Maroc. L’étranger, et pourtant, un petit bout de "chez moi". Peut être que ça fait toujours ça quand on est habitué à voyager et à revenir dans certains endroits. Dire qu’avant je détestais cela : j’avais l’impression de perdre mon temps à revenir dans une région que j’avais déjà découverte.

Aujourd’hui, j’apprécie le fait d’arriver dans un endroit où je peux prendre le temps de me laisser vivre, d’explorer ce que j’ai envie d’explorer, de retourner faire des emplettes dans les boutiques du souk où je vais chaque année. D’être ailleurs mais de m’y sentir, presque comme à la maison, c’est top aussi. Et les découvertes, elles sont là, à tous les coins de rue. Découvertes humaines avant tout, et c’est là une grande et belle différence.

J'ai pris quelques jours sur place avant,mais je suis là pour participer à un nouveau séjour organisé par Marie-Lore. 

J’ai adoré tous mes séjours ici, mais celui-ci a un goût particulier. Je le regarde comme un cadeau. Un très beau cadeau pour me remercier et fêter tout ce que j’ai mis en place ces derniers mois dans ma vie; pour me reposer et prendre des forces afin de continuer sur cette lancée à mon retour. Pour la première fois, je pars en ayant le sentiment d’être sur des rails en France ; que tout se pose et que quand je vais rentrer, je reprendrais mon chemin sur ces rails, construits au fil des mois. Alors je pars plus légère, sans cette inquiétude du retour et surtout. D'ailleurs, même le départ au séjour a été particulier : je n'avais même pas le temps de compter les dodos avant le départ, tellement j'étais occupée à autre chose ((-;

Je me rends compte en écrivant que la majorité du temps, mes voyages étaient certes une envie profonde que je réalisais, mais aussi une espèce d’échappatoire que j’attendais avec impatience. Et quand je rentrais, j’attendais consciemment ou non, l’autre. Là, c’est différent. Bien sur que je repartirai, les voyages font partie intégrante de ma vie, définitivement. Un jour, bientôt, ils feront aussi définitivement partie de ma vie professionnelle car j’entends bien conjuguer toutes mes envies et passions sur ce mode là. Mais ils seront des moments de vie à part entière, plus des parenthèses enchantées qui me permettent d’oublier ou de fuir mon quotidien.

Bislama, des nouvelles dans une semaine, au retour du désert.